Quel avenir pour nos emplois et notre modèle social ?
Un projet majeur a été présenté aux élus du CSE (Comité Social et Economique) jeudi 24 octobre 2019, chez Natixis SA.
Après avoir délocalisé 750 postes d’informaticiens en trois ans à Porto, Natixis annonce vouloir étendre à d’autres activités les transferts de postes de travail vers sa succursale bancaire au Portugal.
Le projet présenté affiche une centaine d’emplois qui seraient délocalisés dans les fonctions supports dans les métiers de back office de la DOSI, des ressources humaines, de la gestion des risques, de la conformité, la comptabilité fournisseur.
C’est l’amorce d’une probable montée en puissance progressive des délocalisations des emplois des filières supports de la banque ! Chez Natixis SA et dans ses filiales (et dans les ex filiales de Natixis transférées chez BPCE), des centaines de postes de travail sont menacés de disparition sur les sites en Ile de France.
Et ces délocalisations ont des conséquences sociales pour l’ensemble de la société : pertes de débouchés pour l’embauche des jeunes, pertes de cotisations sociales pour financer les régimes de sécurité sociale et de retraites, diminution probable d’impôts payés par Natixis …
Tout ça pour soi-disant rester compétitif, et se préparer à résister dans un contexte économique et géo politique préoccupant !
Parce qu’évidemment les autres banques délocalisent aussi pour rester compétitives !
Ce qui est recherché dans ce projet c’est uniquement la préservation des marges de profit et des versements de dividendes par milliards d’euros pour les prochaines années, en diminuant les coûts salariaux et les coûts immobiliers.
Natixis transforme son modèle opérationnel en délocalisant les emplois et encaisse dans le même temps des dizaines de millions d’euros du CICE chaque année ! C’est scandaleux ! C’est un comportement qui est à des années-lumière d’un comportement « socialement responsable » pourtant proclamé et affiché à longueur de journée par les dirigeants !
Les dirigeants qui se félicitent de l’efficacité de leurs plans stratégiques successifs qui ont permis de verser des milliards d’euros de dividendes aux actionnaires ces dernières années, ont-ils oublié que c’est l’état et les contribuables qui ont sauvé Natixis de la faillite lors de la crise financière de 2008.
La CGT est opposée au projet présenté par Natixis.
La CGT s’oppose aux politiques de destruction du tissu économique, de destruction des emplois et des conquêtes sociales dans l’ensemble des secteurs d’activité.
La CGT demande un plan stratégique à long terme au service de l’emploi, au service de la préservation du modèle social mis en place en 1936, 1945, 1968.
La CGT demande un plan stratégique au service du financement du développement à long terme de l’économie réelle, au bénéfice de la population.
La CGT est aux cotés des organisations syndicales qui partout en Europe et dans le monde se battent avec les travailleurs et les peuples pour le progrès social, contre le règne de l’exploitation capitaliste qui entrave la marche vers le progrès et la paix entre les peuples.
L’heure est à la résistance, au regroupement, à l’unité des salariés et des organisations syndicales, pour faire échouer les plans patronaux et gouvernementaux qui détruisent nos emplois et nos conquêtes sociales.